Energie
le 11/05/2023

La Commission de Régulation de l’Energie publie son rapport sur l’avenir des infrastructures gazières dans le mix énergétique français

Avenir des infrastructures gazières aux horizons 2030 et 2050, dans un contexte d’atteinte de la neutralité carbone

Le 4 avril dernier, la Commission de Régulation de l’Energie (ci-après, CRE) a publié son rapport sur l’avenir des infrastructures gazières suite à la sollicitation de la Direction Générale de l’Energie et du Climat (ci-après, DGEC). Celui-ci s’inscrit dans le cadre des travaux préparatoire de la prochaine Programmation Pluriannuelle de l’Energie (ci-après, PPE).

Dans le contexte du développement nécessaire, selon la CRE, d’un nouveau parc de production électrique et gazier pour atteindre les objectifs de neutralité carbone d’ici 2050, la Commission a analysé trois scénarios de production et de consommation de gaz aux horizons 2030 et 2050. Il s’agit de deux scénarios présentés par l’Agence de la transition écologique (ci-après, ADEME) et d’un présenté par des gestionnaires du réseau de gaz.

De son analyse, portant principalement sur le méthane, la CRE tire neufs enseignements sur la place du gaz dans le mix énergétique et sur le développement des infrastructures de gaz à retenir dans la future PPE.

On y retrouve :

  • La nécessité de prévoir des investissements compris entre 6 et 9,7 milliards d’euros d’ici 2050 afin d’adapter les réseaux pour accueillir la production de gaz décarboné ;
  • Le constat que le réseau de transport de gaz actuel reste en très grande partie nécessaire même si la consommation de gaz venait à baisser considérablement ;
  • La place centrale que continuera à jouer la France dans le système gazier européen compte tenu des pays avec lesquels elle est interconnectée et de leurs plans énergie climat ;
  • Un changement à venir du profil d’utilisation des stockages au regard d’une plus faible flexibilité de production de gaz vert. La CRE considère que l’intégralité du parc actuel de stockage ne sera pas nécessaire mais qu’il faudra conserver un « volume utile suffisant» en cas d’aléas pluriannuels ;
  • La nécessité de convertir les salins à l’hydrogène en priorité pour répondre aux besoins de stockage de l’hydrogène sans devoir réaliser des investissements non efficaces pour les collectivités. La CRE déconseille toutefois toute conversion avant 2030 ;
  • L’abandon, dans une proportion et dans certaines zones, de certains actifs du réseau de distribution de gaz. Il s’agit notamment de zones connaissant un développement de réseaux de chaleur ou de zones avec un très faible potentiel de production ;
  • La nécessité de mener dès à présent un exercice de coordination locale, notamment dans les zones avec des projets de développement de réseaux de chaleur et de sortir, à long terme, de l’usage de gaz à la maille locale en fonction de la baisse effective des consommations et dans une logique d’optimisation du réseau ;
  • L’importance de prendre en compte des différents réseaux énergétiques dans l’analyse menée sur le réseau gazier ;
  • Le maintien nécessaire des grands terminaux méthaniers pour garantir une sécurité d’approvisionnement et une solidarité européenne à moyen et long terme.

La Commission indique poursuivre ses travaux pour analyser les conséquences économiques, pour les opérateurs et les consommateurs, des scénarios envisagés et faire évoluer le cadre de régulation tarifaire des infrastructures de gaz en ce sens.