le 17/03/2015

Contrats entre deux personnes publiques / résiliation pour motif d’intérêt général

CE, 27 février 2015, Commune de Béziers, n° 357028

Après une première décision en 2009 (CE, 28 déc. 2009, Commune de Béziers 1, n° 304802) puis une deuxième décision en 2011 (CE, 21 mars  2011, Commune de Béziers 2, n° 304806), le litige opposant la Commune de Béziers à la Commune de Villeneuve-lès-Béziers a donné lieu à une troisième décision du Conseil d’Etat le 27 février 2015.

L’apport essentiel de la décision du 27 février 2015 est de préciser les modalités selon lesquelles les personnes publiques peuvent résilier, pour motif d’intérêt général, les conventions qu’elles concluent entre elles.

Le Conseil d’État a ainsi jugé qu’une convention conclue entre deux personnes publiques, relative à l’organisation d’un service public ou aux modalités de réalisation d’un projet commun, ne peut faire l’objet d’une résiliation unilatérale que si un motif d’intérêt général le justifie, et notamment en cas de bouleversement de l’équilibre de la convention ou de disparition de sa cause.  Il ajoute que la seule apparition, au cours de l’exécution de la convention, d’un déséquilibre dans les relations entre les parties n’est pas de nature à justifier une telle résiliation.

Le Conseil d’État précise également que la circonstance que la convention ne satisfait plus l’intérêt d’une des parties ne peut être regardée comme un motif d’intérêt général de nature à justifier la résiliation pour motif d’intérêt général : le motif d’intérêt général doit être apprécié, selon le Conseil d’Etat, en tenant compte des différents intérêts publics affectés par la convention.

Dans le cas d’espèce, le Conseil d’Etat juge que la résiliation de la convention, fondée sur le seul motif qu’une partie s’estimait lésée par la convention, est fautive et ouvre droit, pour l’autre partie, à la réparation du préjudice direct et certain qui résulte, pour elle, de la résiliation fautive.