le 28/05/2013

Communiqué sur l’affaire Yvan KELLER

En ma qualité de conseil de neuf parties civiles dans le dossier Yvan KELLER, et à leur demande, je formerai appel de l’ordonnance de non-lieu rendue par les Juges d’Instruction du Tribunal de Grande Instance de Mulhouse le 24 mai 2013.

S’agissant de cette affaire particulièrement grave, il convient de rappeler que l’information a pu établir une liste de 29 victimes auxquelles il convient de rajouter deux victimes supplémentaires à l’étranger.

Et, il n’est pas certain que cette liste soit exhaustive.

Monsieur Yvan KELLER qui s’est suicidé dans les locaux du tribunal serait ainsi, s’il avait pu être jugé, le tueur ayant commis la plus importante série de meurtres de la fin du 20ème siècle.

Pourtant de façon inexplicable, l’information a décidé d’écarter certains faits mettant en cause des complices, au motif qu’ils seraient prescrits, omettant de tenir compte de tous les textes et jurisprudences applicables et généralement appliqués en matière de crimes en série, et qui ont permis de poursuivre Emile LOUIS, Michel FOURNIRET et bien d’autres tueurs en série ou leurs complices.

Or justement, certains de ces faits étaient reconnus par des complices d’Yvan KELLER et auraient pu donner lieu à des poursuites.

Il s‘agit là d’une décision inexplicable pour les parties civiles, qui ne vient que compléter la longue liste des erreurs et dysfonctionnements que ces dernières ont du subir dans ce dossier.

Il aurait suffi que ceux-ci présents et actifs dans le parcours criminel d’Yvan KELLER signalent ces faits pour que ce parcours terrible puisse s’interrompre.

Sur ce point elles entendent rappeler que par exemple des prélèvements ont récemment disparu dans des conditions que les magistrats n’ont pas voulu éclaircir malgré les demandes des victimes concernées, alors que ceux-ci auraient pourtant pu permettre l’identification de l’un ou l’autre des complices d’Yvan KELLER.

Pour les familles des victimes que je représente, il est ainsi inconcevable que l’information puisse ainsi être close sans que toutes les vérifications n’aient été menées à leur terme, alors qu’elle a clairement révélé que plusieurs personnes de l’environnement d’Yvan KELLER connaissaient les faits, et, ont pu soit y participer soit y contribuer ou en tirer profit sans être poursuivis.

Pour toutes ces raisons, les familles que je représente espèrent que la Chambre de l‘instruction de la Cour d’appel de Colmar aura une autre lecture de ce dossier et renverra devant la Cour d’Assises les complices de ces meurtres.

Didier SEBAN