le 19/12/2018

Le Sénat crée une « Commune-Communauté » et renforce l’incitation à la création de communes nouvelles

Proposition de loi du 11 décembre 2018 visant à adapter l'organisation des communes nouvelles à la diversité des territoires

Une proposition de loi concernant les communes nouvelles a été adoptée par le Sénat, le 12 décembre dernier, en première lecture.

Plus exactement, cette proposition de loi vise à mettre en place des mécanismes incitatifs pour la création de communes nouvelles. A titre d’illustration, le texte prévoit une adaptation des règles en matière d’effectifs du conseil municipal d’une Commune nouvelle. L’article 1er de la proposition de loi modifie en effet l’article L. 2113-8 du CGCT, lequel dispose en principe que, lors du premier renouvellement suivant la création de la commune nouvelle, le conseil municipal comporte un nombre de membres égal au nombre prévu à l’article L. 2121-2 du CGCT pour une commune appartenant à la strate démographique immédiatement supérieure.

Or, la proposition de loi prévoit à cet égard que le nombre de conseillers municipaux d’une commune nouvelle ne peut être inférieur à trois fois le nombre de communes déléguées lorsqu’elles existent, augmenté d’une unité en cas d’effectif pair.

En outre, la proposition met en place un nouveau type de collectivités territoriales : « la Commune – Communauté ».

Les modalités de création de cette nouvelle « entité » sont précisées par l’article 4 de la proposition de loi.

Il est proposé qu’une commune nouvelle née de la fusion de toutes les communes membres d’une intercommunalité à fiscalité propre soit dispensée de l’obligation de se rattacher à un autre EPCI à fiscalité propre (article 4 de la proposition de loi). Il ressort du rapport fait au nom de la Commission des lois déposé le 5 décembre 2018 que l‘intention de la commission est bien qu’une « commune-communauté » dispose des mêmes prérogatives et soit soumise aux mêmes obligations qu’un EPCI à fiscalité propre ou qu’une commune membre d’un tel établissement, sous les mêmes conditions (de population notamment). (Sénat, Rapport n° 179 de Mme Agnès CANAYER, fait au nom de la commission des lois, déposé le 5 décembre 2018).

Un amendement adopté par le Sénat a également visé à empêcher que des communes limitrophes à l’intercommunalité désireuse de devenir une « commune-communauté » puissent rejoindre celle-ci (amendement n° 20 présenté par monsieur Canayer).

Il n’est ainsi pas question de fragiliser la carte intercommunale avec l’apparition de cette nouvelle structure. 

Le gouvernement s’est montré favorable à cette nouvelle structure.

Le texte adopté par le Sénat a été transmis à l’Assemblée nationale le 12 décembre dernier. Il conviendra donc de suivre l’évolution des débats parlementaires sur ces questions.