le 21/12/2017

Entretien professionnel : Le compte-rendu est illégal s’il n’est pas signé par le supérieur hiérarchique direct

CAA de Paris, 6 juin 2017, Mme Blanchinet, n° 16PA03469

Le formalisme qui existait pour la notation se poursuit s’agissant de l’entretien professionnel des fonctionnaires, progressivement introduit dans la fonction publique territoriale et pérennisé depuis le 1er janvier 2015.

La signature du supérieur hiérarchique direct de l’agent sur le compte-rendu d’entretien est ainsi obligatoire, comme vient de le rappeler la Cour administrative d’appel de Paris.

En l’espèce, l’agent, greffier en chef du Tribunal de première instance de Nouméa, demandait l’annulation de son compte-rendu d’entretien, au motif qu’il avait été signé certes par l’un de ses supérieurs hiérarchiques, mais pas par son supérieur hiérarchique direct.

La Cour rappelle qu’aux termes des dispositions applicables aux agents du ministère de la justice (arrêté du 25 janvier 2011 relatif à l’entretien professionnel et à la reconnaissance de la valeur professionnelle des greffiers en chef et des greffiers des services judiciaires du ministère de la justice et des libertés), « Le compte-rendu de l’entretien professionnel, établi et signé par le supérieur hiérarchique direct, est communiqué à l’agent en double original. »

 Les juges d’appel ont donc constaté, compte-tenu de l’absence de signature par le supérieur hiérarchique direct de l’agent, l’illégalité du compte-rendu d’entretien professionnel, pour en prononcer l’annulation.

La Cour précise également qu’il s’agit là d’un vice de forme qui ne saurait être écarté par l’application de la jurisprudence Danthony (CE, 23 décembre 2011, req. n° 335033) : c’est seulement lorsqu’un vice de procédure entache une décision que le juge administratif vérifie s’il a été susceptible ou non d’influencer le sens de la décision rendue.

Cette jurisprudence permet d’attirer l’attention sur la nécessité de respecter en tout point le formalisme des entretiens professionnels, et notamment de s’assurer que le compte-rendu d’entretien soit bien établi et signé par le supérieur hiérarchique direct de l’agent et non par un quelconque supérieur hiérarchique placé au-dessus de ce dernier.

Notons qu’une formulation similaire est prévue par l’article 5 du décret n° 2014-1526 du 16 décembre 2014 relatif à l’appréciation de la valeur professionnelle des fonctionnaires territoriaux (« Le compte rendu de l’entretien, établi et signé par le supérieur hiérarchique direct, comporte une appréciation générale littérale exprimant la valeur professionnelle du fonctionnaire au regard des critères fixés à l’article 4 »).